De quoi s’agit-il ?
Tout d’abord une meilleure expression pour les définir : ce sont des métaux stratégiques, éparpillés dans de la roche.
Stratégiques, car indispensables aux nouvelles technologies vertes (éoliennes, batteries de véhicules électriques), mais également à nos modes de vie bardés de technologies (ordinateurs, téléphones…).
Pourquoi cette dénomination de « terres rares » ?
Parce qu’il n’existe pratiquement pas sur la planète de gisement massif présentant une forte concentration de ces métaux stratégiques.
Paradoxalement, les « terres rares » ne sont pas rares, elles sont même de l’avis de certains géologues abondantes. Le problème est que l’exploitation de la roche exige de traiter des tonnages élevés pour obtenir une faible quantité de métaux stratégiques. Sur un gisement de « terres rares », le rendement oscille entre 1 et 5 % des matériaux traités. Par exemple, pour une mine de lithium, il faut traiter 100 tonnes de roches pour obtenir 1 tonne de métal.
Pourquoi la production de « terres rares » est-elle polluante et dangereuse pour les populations voisines des mines ?
Les roches extraites sont soumises à plusieurs processus, et notamment un lavage avec des produits chimiques pour isoler les métaux stratégiques. Les eaux polluées qui résultent de ces traitements s’infiltrent dans le sous-sol et les nappes phréatiques. Les populations sont exposées aux produits d’extractions des métaux. Mais pas que !
La présence de « terres rares » est souvent associée à celle d’autres éléments radioactifs comme le thorium ou l’uranium. Chaque mine présente des expositions différentes suivants les teneurs en minéraux radioactifs des roches.
Les exploitations à ciel ouvert sont pourvoyeuses de poussières. Un taux élevé de cancer accompagne les populations proches des exploitations de « terres rares ». Le phénomène est, par exemple, très marqué en Chine.
Dans quelles régions trouve-t-on des terres rares ?
L’Afrique bien évidemment. Les USA, leader jusqu’en 1995, le Canada, l’Australie… la France.
Mais surtout depuis les années 2000, la Chine s’est taillé sa première place mondiale. Les pays riches de la planète présentent une dépendance aux métaux stratégiques d’origine chinoise cent fois plus importante que la dépendance en pétrole vis-a-vis de l’OPEP. Cette hégémonie fait craindre depuis une petite décennie d’analyses géopolitiques un risque de dépendance fatale en cas de crise d’approvisionnement.
En réaction, les anciens producteurs rénovent leurs anciennes mines. L’Europe a mené un inventaire. La France va inaugurer en 2027 dans le Massif Central la plus grande mine de lithium en Europe.
Que retenir en synthèse ?
Des produits chers, très chers… mais considérés comme « magiques » pour notre société hyper-connectée et avide d’énergie « propre ».
Des produits polluants, très polluants, dangereux pour la santé humaine mais pas seulement. Des produits difficilement recyclables car en petite quantité dans les divers appareils qui les utilisent.
Conclusion : « Si nous n’allons pas vers une consommation sobre, nous continuerons indéfiniment de déplacer le problème » (Guillaume Pitron, journaliste au Monde Diplomatique).
Comment aller plus loin ?
➡️ Une définition des terres rares sur le site GéoConfluences de l’ENS Lyon.
➡️ Sur la suprématie chinoise dans la production de métaux stratégiques, à lire écouter sur le site de France Culture (un peu ancien mais intéressant).
➡️ Le dossier du BRGM.